Avant de le visiter en mai, j’ai rencontré François Arnal sur Internet (blog et page Facebook) où il raconte son jardin avec des images de bouquets généreux et de gestes minutieux, des films de dimensions qui en font le plus commun de tous. cotonéasters dans un arbre nuageux.
Zéro traitement
Professeur de géographie à Saint-Étienne, il a construit pour sa famille une maison en bois dans les années 1990 sur une colline dominant un paysage encore rural, non loin du centre-ville. « Nous avons tenu compte des règles de l’habitat bioclimatique, en orientant les ouvertures au sud, ce qui permet de récupérer quelques degrés en hiver, nous avons planté du bois dur devant, principalement du bouleau, transparent en hiver, rafraîchissant en été. » Chez François, économiser et recycler l’eau font partie du quotidien, le jardin ignore les traitements et l’engagement dépasse la sphère privée, sa qualité de géographe donne lieu à une réflexion permanente sur les paysages et leurs mutations. .
Conquérir la pente
Dans ce domaine, il doit rencontrer le célèbre peintre paysagiste Gilles Clément, qu’il rencontrera à plusieurs reprises. Tout en cherchant des solutions pour aménager ses talus et buissons végétaux adaptés aux rigueurs des hivers stéphanois, découvrez ses écrits sur le jardin naturel, lieu d’une production planétaire de bière en perpétuel mouvement. Cette démarche trouve immédiatement un écho chez ce géographe qui n’a qu’un pas à faire pour s’approprier les plantes de son environnement en poursuivant ses rêves dans les catalogues, notamment les roses. ‘Madame Alfred Carrière’, ‘Penelope’, ‘Ghislaine de Féligonde’, ‘A Shropshire Lad’ et d’autres font ma fierté en juin, la floraison de septembre est un peu moins glorieuse car j’arrose très peu en été. »
Rosier ‘Westerland’ pour climats rigoureux
Outre un charmant mélange de fleurs domestiquées, le jardin dévoile un agencement soigné, entre des haies diversifiées, jamais trop opaques, qui protègent sans clôture. On se faufile le long d’étroites terrasses qui permettent de jardiner à 8 m de dénivelé, en passant de l’une à l’autre par de petits escaliers avec passage central pour brouettes.
Terrasse Le côté est et ses draperies vertes au printemps : derrière les sièges, l’érable ‘Ozakasuki’, écarlate en automne.
Un parquet en bois – Cœur de sapin traité comme des façades en pin – attaches des portes-fenêtres. Les bambous sont cultivés dans de vieux conteneurs enfouis dans le sol pour entretenir les racines.
Du désordre à un jardin zen.
A l’entrée du jardin, rhododendrons, azalées et fougères, profitant de l’acidité du sol et de l’ombre de l’exposition nord, introduisent un autre style que l’on pourrait qualifier de zen étant donné les graviers ratissés du jardin. Rideaux japonais et bambou. Le minéral se retrouve dans les cairns, autre sujet de prédilection de François, inspiré du travail d’Andy Goldsworthy et d’autres artistes du Land Art… Il n’oublie pas ses boutures de roses, ni les fuchsias et géraniums. Qui fera de beaux pots, et sèmera des salades. Avec le printemps, vous êtes très occupés avec la taille, le désherbage, l’épandage du compost et… tenez-nous au courant sur votre blog et votre page Facebook.
Pierres angulaires : François et ses cairns.
Comme partout dans ce jardin, des plantes sauvages – la fougère (Athyrium filix-mas) et petit géranium (G. sylvaticum) – accompagner les plantations. Les azalées et les rhododendrons bénéficient de l’acidité naturelle du sol et de l’exposition plein nord à l’entrée du jardin. Ces herbes asiatiques sont en harmonie avec les compositions minérales de Francis.
Les conseils de François
La dimension m’occupe toute l’année, des roses en hiver aux haies, une à deux fois en été (juillet et septembre). Actuellement, on y ajoute des arbres de style japonais, qui sont récoltés plus souvent (3 à 4 fois). Plus le jardin est ancien, plus il est grand pour rajeunir les plantes et maintenir leur structure. Mon choix pour la conduite d’arbres à la japonaise est La taille de Niwaki dans le jardin., Ouvrage publié en 2007 aux éditions Rouergue.
Protégée l’hiver sous trois couches de bâches en plastique isolantes et translucides, la serre située sous la maison permet de conserver les boutures à l’abri du gel et des pieds froids. Les semis devront attendre le printemps pour trouver refuge et certains auront été démarrés en intérieur, comme les tomates semées cette année à partir de fin janvier, dans l’espoir d’une production plus précoce et donc plus répandue tout au long de la saison.
Je mets toujours les salades sur de petites parcelles, assez productives pour la table familiale. Aujourd’hui le verger occupe une planche de 10 m2 inclinée au sud, et protégée au nord par des cèdres spontanés. Je cultive mes plants, le plus souvent à partir de graines récoltées localement, car j’évite les variétés F1 ou autres sélections non reproductibles.
Les jalons
zone: 1 160 m2maison incluse.
lieu: Sur les hauteurs de Saint-Étienne, le Crêt de Marandon (600 m d’altitude) était un bassin minier : le sous-sol regorge de galeries et on retrouve parfois des morceaux de charbon sous la pelle.
climat: Les contrastes sont importants avec des hivers froids (longues périodes de neige et gelées fréquentes à -8°C), des étés chauds et secs, sauf fortes tempêtes ; seulement 700 à 800 mm de précipitations annuelles, les pluies s’arrêtant à l’ouest des monts du Forez et au sud des monts du Pilat. Ces conditions limitent les plantations à des espèces robustes.
exposition: Le jardin descend vers le sud à 8 m d’altitude.La maison suit une ligne de pente d’est en ouest.
Sol: Tendance acide avec une bonne couche d’argile lourde en surface. L’amélioration est entièrement due au compost : compost ménager au dessus du jardin et détritus de toutes sortes en dessous. L’irrigation est très limitée, le jardin ne dispose d’autres ressources que la récupération de l’eau des gouttières, canalisée directement vers les bouleaux, ainsi que deux cuves enterrées de 1 m.3 ; Un autre réservoir de 300 l est réservé à la serre.
Entretien: François travaille seul et régulièrement toute l’année au jardin. Il s’échappe de temps en temps, mais essaie d’être là au moment des roses.